Aux Voiles de Saint Tropez , la régate devait reprendre ce matin 1 octobre . Pendant 2 jours, les équipages ont du rester au port à cause fort coup de vent d’Est et d’une houle fort piegeuse. Cela nous laisse le temps de revenir sur cette journée de lundi, fort délicieuse .
Il se passe toujours quelque chose de nouveau aux Voiles de Saint-Tropez ; la journée du lundi, traditionnellement l’apanage exclusif des voiliers Moderne et des Wally, a vu aussi s’affronter les quatre 15 m JI en compétition pour leur championnat spécifique. Le vent s’était fait discret tout au long de la journée, fraîchissant légèrement pour donner aux compétiteurs un joli flux de secteur est idéal pour entrer en douceur dans cette longue semaine de compétition. Trois parcours de type banane s’inscrivaient au crédit des 15 mJI, et deux pour les grands Wally, tandis que les voiliers Moderne disputaient un petit côtier de 19 milles en bordure du golfe.
La Finale du championnat des 15 mJI .Les Voiles de Saint-Tropez constituent cette année la finale du championnat des sublimes cotres aurique de la Classe des 15 m JI. Les quatre plans Fife encore en existence y participent, Tuiga (1909), Mariska (1908), Hispania (1909) et The Lady Anne (1912). Autant l’an passé Mariska s’était présentée dans le golfe fort d’une confortable avance, autant cette année l’équipage de Christian Niels déplore un déficit d’une petite victoire de manche, à égalité de points avec Tuiga. Yacht Club de France (Mariska), versus Yacht Club de Monaco (Tuiga), c’est un peu le match de la semaine que les deux autres protagonistes, les Britanniques de The Lady Anne et les Espagnols de Hispania tenteront de perturber. Trois parcours bananes au coeur du golfe étaient dès 11 heures proposés à cette belle classe. Et comme attendu, Tuiga et Mariska ne se lâchaient pas d’une semaine, laissant le champs libre au véloce The Lady Anne. Au final, ces trois belles régates ont accouché de trois vainqueurs différents et à la régularité avec deux belles deuxièmes places en plus d’une victoire lors de la troisième manche, c’est The lady Anne qui vire en tête ce soir.
Wally : Y3K le plus régulier. Spectacle ô combien rare au large de Pampelonne, quand 15 Wally s’élançaient d’un même bord dans un vent qui allait forcissant. Les immenses Magic Carpet cubed (30,50 m) et Open Season (32,55 m) faisaient rapidement le trou et devançaient un groupe compact emmené par Y3K. Le Wally 101 lancé en 2009 allait tout au long des deux manches du jour intelligemment jouer placé, s’octroyant en temps compensé une quatrième et une deuxième place qui le catapultent ce soir en tête du classement général. Il devançait d’un petit point Tango, le Wally 80 signé Farr à bord duquel Thierry Péponnet et nombre de « Frenchies » opèrent avec succès (victoire dans la manche N°2), et J One le Wally 77.
Modernes : belle mise en jambe. Les voiliers Modernes ont bénéficié de conditions idéales pour une entrée en matière toute en douceur dans leur semaine de régates. Un parcours de 19 milles nautiques leur était proposé en sortir du golfe, avec départ à hauteur de cap Camarat. 8 à 10 noeuds de vent de secteur est favorisaient une entrée en matière paisible, chaque concurrent maîtrisant parfaitement le petit clapot généré par un si grand nombre d’étraves. Premiers à s’élancer des 5 Classes IRC en lice, les petits IRC E, groupe le plus dense avec 42 engagés, trouvaient vite la bonne carburation lors d’un premier aller et retour travers au vent, avant de plonger aux allures portantes vers l’intérieur du golfe où, en l’absence des voiliers Classiques qui n’entrent en course que demain, une ligne d’arrivée à hauteur du Portalet était mouillée.
Paroles : Sébastien Audigane barreur et tacticien à bord de Mariska : « Le championnat des 15 mJI se joue à Saint-Tropez cette année. La pression est grande. Il nous faut l’emporter ici pour prétendre gagner le championnat. Mariska est bien au point sur le format des parcours dit banane. Tout l’équipage a eu le loisir d s’entrainer ici en amont. Nous sommes 10 professionnels dans un équipage de 16 à 18 personnes. On navigue sur des bateaux centenaires mais avec des techniques de navigations modernes, polaires de vitesse notamment… Cette classe n’est pas véritablement monotype malgré une jauge très bien écrite, car, à l’instar des voiliers de course actuels, les Imoca du Vendée Globe par exemple, les voiliers ont considérablement évolué en fonction de leur année de lancement. Mariska par exemple est le plus ancien des quatre voiliers présents. The Lady Anne lancé en 1912 est ainsi le plus « moderne » des quatre, et bénéficie de quelques avancées technologiques. Mariska s’entraine beaucoup mais les vitesses des bateaux sont similaires. Mariska est très à l’aise dans le petit temps et au portant. Tuiga va bien au près, avec un très bon cap. L’ambiance de la semaine va être très tactique. Il faudra prendre de bons départs pour pouvoir être devant et marquer nos adversaires façon match racing. »
Yacht extra ordinaire : Orianda : Cette belle goélette bermudienne de 85 pied a été créée dans les derniers jours d’une époque révolue, où l’élégance est une partie intégrante de l’aventure suprême à la voile. Orianda a été construite pour le roi Christian du Danemark en 1937 par un architecte réputé pour ses voiliers rapides, O. W. Dahlstrom. Totalement restaurée dans les règles de l’art, Orianda navigue désormais entre Corse, Baléares, Grèce et continent.