Un devant, tous derrière ! Les concurrents de la Panerai transat Classique 2015 sont infatigables. A l’image de Corto qui a mis le charbon et affiche plus de 200 milles au compteur sur les dernières 24 heures. Mais personne n’est en reste. Adventuress et Amazon se disputent la 2e place en réel, un coup à moi, un coup à toi, avec un écart de quelques milles. Et pendant ce temps là , Altair maîtrise.
Entre Argyll, Faïaoahé, The Blue Peter et Corto, le chassé croisé est permanent et ils se tiennent dans un mouchoir de poche, même si, au petit jeu des empannages, les deux derniers ont perdu un peu de terrain… jusqu’au prochain pointage ? A peine en retrait, Gweneven ne mollit pas et vise de se hisser sur le podium en compensé : objectif atteint – pour le moment – avec une belle 3e place. Pour Vagabundo II et Desiderata, le jeu du chat et de la souris ne connaît aucun temps mort et si, à cette heure, le plan Frers de 1945 de Robbie Fabre trottine devant, ce matou mutin de Stuart Armstrong, avec son ketch Alden, reste en embuscade pour le croquer à la première occasion. Tous derrière. Et devant ?
Devant, la chevauchée fantastique d’Altair continue ! Ce matin, vers 9 heures UTC (Universal Time Coordinated), la majestueuse goélette est passée sous la barre des 1000 milles jusqu’à l’arrivée et continue d’afficher des vitesses régulières au-delà des 11 nœuds. Mais attention, les prévisions météo confirment dans les prochains jours une baisse d’intensité de l’alizé qui pourrait ralentir sa progression… et redonner un coup de boost à ses poursuivants !
Ca ne rigole pas : Les équipages ne musardent pas. Ecoutons Nicolas Kenedi, à bord de The Blue Peter « Fatigue et bienveillance. C’est le contexte en ce moment à bord où, plus que jamais, nous portons, sans effort, plus d’attention à l’autre. Cette nuit, deux équipiers ont étendu leurs quarts pour permettre aux plus exténués de recharger les batteries A bord, tout prend des proportions immenses.. Préparer un déjeuner 1 heure 30, un dîner correct presque deux. Un virement ou un empannage, qui doit être parfait à 2 600 km des côtes les plus proches, se prépare avec un soin méticuleux. Rien ne doit casser. Pas plus sur les machines que sur les hommes. Résultat tout cela nous prend 1/2 heure ! Changer et ranger une voile d’avant en faisant attention à la sécurité de chacun, de ne pas s’emmêler entre lignes de vie et bouts à poste, comptez un bon 3/4 d’heure. Mais c’est sûrement ce qui est beau, prendre son temps pour faire bien et faire grand. Rien à la va-vite, tout s’analyse et chaque action est réalisée après 30′ de réflexion »
Une étoile dans la course. Altaïr en tête de la course est l’une des icones de la renaissance de la belle plaisance. A une époque où les représentants du yachting d’autrefois n’étaient plus considérés que comme de « vieux » bateaux, la restauration d’Altair, en 1987, l’a fait entrer dans le cercle, alors très fermé, des bateaux « classiques ». Construit en bordés de teck sur membrures en chêne, ce voilier exceptionnel connaît une renaissance remarquable à l’époque dans la mesure où les travaux sont menés non pas avec la volonté de moderniser ou transformer le plan d’origine, mais tout au contraire de revenir à un état le plus fidèle possible aux origines. Aujourd’hui encore, cette exceptionnelle goélette aurique, dessinée par le génie écossais William Fife III en 1929, ne cesse de susciter l’admiration de tous. Sa participation à la Panerai Transat Classique 2015 est donc une immense fierté pour les organisateurs de cette épreuve unique, mais aussi un témoignage supplémentaire de la formidable vivacité de ces « vieilles dames ». Si ce ne sera pas, loin s’en faut, sa première traversée océanique, Altair « l’aigle en vol », en arabe, et la plus brillante des étoiles de la constellation de l’Aigle. Les concurrents étaient prévenus
Altair en quelques chiffres : Type : Goélette aurique, Chantier : William Fife & Son, Année de construction : 1931 , Architecte : William Fife II, Matériau de la coque : bois, Longueur hors tout : 40.78 m, Tirant d’eau : 4.20 m
Il a dit : Russel Whitworth, Altair « Nous sommes actuellement au milieu de notre quart lors de la 8e nuit. Nous avons atteint la mi-course hier et l’équipage avait décidé de fêter cet événement lorsque la distance depuis Lanzarote serait égale à celle jusqu’à la ligne d’ arrivée. L’équipage est pour le moment assis avec une tasse de thé entre deux averses et en évitant les vagues qui inondent le pont de temps en temps. On se demande en rigolant où est passé le plaisir de la navigation dans les alizés, en shorts et t-shirts, que les traversées d’Est en Ouest nous réserve souvent. Quand nous discutions de notre participation à cette magnifique course, personne ne pensait que nous aurions autant de chance avec le vent. Nous avons bossé dur hier, car notre priorité de pousser à l’Ouest a changé et nous nous appliquons de nouveau à faire du Sud, ce qui nous occupe. Wow !
Classement au dernier pointage du 16 Janvier 2015 à 8h GMT en temps réel (Temps compensé entre parenthèses) : 1 (Premier en compensé) : Altaïr (1931) : à 799, 9 m de l’arrivée – 2 (7 en compensé) : Amazon (1971), + 204, 8 m – 3 ( 2 en Compensé) : Adventuress (1924), + 245,5 m– 4 ( 4 en compensé) : Argyll (1948) , + 340,4 m – 5 (10 en compensé) : Faiaoahe, + 352,8, m – 6 (6 en compensé) : Corto (1970) , + 388,6 m – 7 (9 en compensé) : The Blue Peter (1930), + 379,7 m – 8 (3 en compensé) : Gweneven ( 1975), +408,1 m – 9 (5 en compensé) : Vagabundo II (1945) , +440,2 m – 10 (8 en compensé) : Desiderata (1975), + 476,7 m.