En franchissant la ligne d’arrivée de la Panerai Transat Classique 2019 à 16h30’56’’ (21h30’56’’ UTC+1), le 27 janvier, Lys, le grand cotre de Philippe Monnet, a pris une remarquable 6ème place . Une performance d’autant plus notable que ce yacht – et son équipage de Savoyards, skippé par Roger Quenet – était parti de Lanzarote avec plusieurs heures de retard sur ses concurrents en raison d’un problème mécanique, et qu’il était privé de système de communication, et donc de prévisions météo, au bout de 24 heures de course.
Transat Classique 2019 : arrivée de nuit pour Glen Maël
Alors que la nuit était tombée, et sous un joli grain, Glen Maël coupait à son tour la ligne à 23h26’20’’ (04h26’20’’ UTC+1). Cet élégant plan Stephens, l’un des petits bateaux de la course, en finissait avec cette traversée de l’Atlantique, mais une telle harmonie régnait à bord, que Jean-Philippe Gervais et son équipage – Marius, Guillaume, Eric et Maxime, plus connus sous le nom du Cercle de la Morue joyeuse) – auraient pu prolonger leur navigation, le fameux « Syndrome Moitessier ».
Jean-Philippe Gervais, propriétaire de Glen Maël :
Nous avons fait plusieurs transats en une. Il a celle de la course, celle de nos délires à bord, celle de l’amitié entre les membres de l’équipage. Nous avons bien marché, avec sans doute la route la plus courte de tous les concurrents, mais nous avons navigué sans nous mettre dans le rouge. Nous avons très bien mangé – nous y étions obligé avec notre délire sur les bouteilles de vin -, avec une bonne potée aux choux, du filet mignon fumé, les cèpes sous vide de Marius, des pointes d’asperges sautées… J’étais un peu stressé les jours précédents le départ, pas très bien, mais dès que nous avons largué les amarres, tout a disparu et sur la ligne de départ, nous étions aussitôt en course avec un passage de bouée de dégagement intense. Nous avons barré 24 heures sur 24, car nous n’avons pas de pilote automatique. La course a vraiment apporté une tension bénéfique. Nous avons eu aussi un moment de stupéfaction avec l’apparition de la nageoire dorsale d’un orque à moins de 2 m du tableau arrière. Nous n’avons jamais eu le temps de nous ennuyer, entre la navigation, les heures de barre, de cuisine, de rigolade, de matelotage sur les bras de spi, de couture – 8 heures sur un spi – et j’ai à peine eu le temps de lire 3 pages. Pour tous, c’était notre première transat et c’est une expérience inouïe avec ces beaux bateaux.
Transat Classique : la vie de Bryell
Le 28 janvier 2019, à 21h01’00’’ (02h01’00’’ UTC+1) Bryell II, emmené par Jérôme Cathala, s’est présenté sur la ligne en début de soirée. Ces cinq marins qui luttaient avec une barre récalcitrante, ont reçu un accueil chaleureux, marque de fabrique de la Transat Classique dans la marina de Christophe Harbour.
Trois bateaux supplémentaires sont donc amarrés dans la marina de Christophe Harbour, aux côtés de Xarifa, Stiren, Coch y Bondhu, Hilaria and Eilean, arrivés quelques heures plus tôt.
Pour le capitaine de Eilean, Stefano Valente,5ème en temps réel
Je me souviens qu’Angelo Bonati (ancien CEO de Panerai) disait : « Si tous les marins vont bien et que le bateau arrive en bon état, c’est une victoire. » Nous avons bien navigué, mais très vite pénalisé par le manque de notre gennaker qui a explosé. Nous en avions un autre, mais très léger que l’on ne peut pas tenir au-dessus de 10 nœuds de vent. Il fallait hisser, affaler, hisser et affaler encore. Finalement, nous l’avons laissé dans le sac. Nous avons du adapter notre tactique et nous rallonger la route. Nous avons fait des pointes à 15 nœuds et nous aurions pu rester longtemps au-dessus de 10 nœuds, mais ce n’était pas dans la bonne direction. Le bateau va vite. Eilean est faite pour des traversées comme celle-là. L’ambiance à bord était excellente et les manœuvres prenaient du temps parce que tout le monde riait trop fort. C’était formidable.
Pas le temps donc de reprendre son souffle avec ces arrivées en rafale, mais la course continue et un concurrent est toujours en mer. Toutes les pensées vont vers Aramis et l’équipage de Christian Welter : avec encore un peu plus de 500 milles à parcourir, les délices antillais ne sont pas tout à fait à portée de main.
Transat Classique 2019: Ordre d’arrivée en temps réel au 29/01
1 – XARIFA – Finished in 17 days 17 hours 30 minutes 31 seconds
2 – STIREN – Finished in 18 days 2 hours 5 minutes 50 seconds
3 – COCH Y BONDHU – Finished in 18 days 12 hours 15 minutes 38 seconds
4 – HILARIA – Finished in 18 days 12 hours 58 minutes 40 seconds
5 – EILEAN – Finished in 18 days 22 hours 43 minutes 49 seconds
6 – LYS -Finished in 19 days 6 hours 30 minutes 56 seconds
7 – GLEN MAËL – Finished in 19 days 13 hours 26 minutes 20 seconds
8 – BRYELL II – Finished in 20 days 11 hours 01 minutes 00 second
9 – ARAMIS – In race