Deux goélettes dessinées par William Fife III, Altair et Adventuress, avec l’Atlantique comme terrain de jeu : la Panerai Transat Classique 2015 va être le lieu d’une lutte inédite, exceptionnelle. Symboles de l’architecte écossais, les dragons aux gueules enflammées ont-ils enfin trouvé une épreuve à la hauteur de leur légende?
Le coup d’envoi de la 3e édition de la Panerai Transat Classique sera donné le 7 janvier de Lanzarote. Au programme pour les 13 « vielles dames » : près de 3000 milles entre les Canaries et Fort-de-France, en Martinique.
Historique ! Pour la première fois de l’histoire du yachting, deux grands voiliers dessinés par le maître écossais de l’architecture navale William Fife III vont s’affronter en course à travers l’Atlantique. L’inscription de la goélette Adventuress est une très grande nouvelle pour l’épreuve. Sa confrontation avec Altair annonce une belle joute sur 3 000 milles d’océan.
Un fantastique face à face. Altair, goélette majestueuse est née en 1931, elle mesure près de 40 mètres hors-tout et symbolise la renaissance de la voile classique au cœur des années 1980. Présente sur toutes les épreuves du circuit classique en Méditerranée, elle a gagné un joli palmarès mais rêve aujourd’hui de grand large et de longues chevauchées sur la route des alizés .En face, Adventuress, est une goélette aurique de 31 mètres hors-tout, nouvelle venue, ou plutôt revenue dans l’univers des classiques puisqu’elle sort d’une longue restauration au chantier américain de Rockport Marine, dans le Maine.
Une restauration remarquable.
Née en 1924, sur les bords de la Clyde, à Fairlie, le fief de la dynastie Fife, en Ecosse, Adventuress est dotée à la construction d’une grand voile marconi sur le grand mât et d’une voile aurique sur le mât de misaine. Sa coque est en bordés de teck sur membrures en chêne. Son histoire reste méconnue, mais cette goélette fut réquisitionnée comme patrouilleur par les Allemands pendant la Deuxième Guerre mondiale avant d’être sabordée (par les Allemands ou les Français) à l’entrée du port de Villefranche-sur-Mer. Renflouée en 1950, le bateau est restauré et regréé en ketch avant de partir sillonner la côte Est des Amériques, des Caraïbes jusqu’à la Nouvelle-Angleterre, sous le nom d’Isabel. Il est alors racheté par son actuel propriétaire qui décide de lui donner un plan de voilure de goélette aurique. Les architectes et les charpentiers de Rockport Marine – après une consultation minutieuse des archives Fife – n’ont pas compté leurs heures tout au long des étapes de la restauration pour s’assurer que les bonnes décisions étaient prises afin de perpétrer l’héritage que représente ce voilier. L’expertise et la précision dans la charpente, le gréement, l’accastillage en bronze et maints autres détails ont procédé à ce long voyage vers la renaissance d’Adventuress..
Lors de sa remise à l’eau, en 2012, son propriétaire, New-Yorkais et yachtman d’origine turque, citait le poète romantique anglais John Keats : « A thing of beauty is a joy for ever » (« Un objet de beauté est joie pour l’Eternité »).
Une belle régate à travers de l’Atlantique en ce début d’année 2015 ferait pas mal dans le tableau aussi.
Voici la liste des bateaux inscrits à la Transat Classique à ce jour et qui feront aussi ce qu’il faudra pour ne pas simplement faire partie du décor : Altair, Amazon, Argyll, Corto, Desiderata, Faiaoahe, Gweneven, Jagiellonia, l’Alouette, Mahana 1971, Paloma, The Blue Peter, Vagabundo, Xarifa, Adventuress.
Données techniques d’ Adventuress
Goélette aurique
. Chantier de construction : William Fife & Son
Année de construction : 1924
. Architecte : William Fife III. Matériau de la coque : Bois
Longueur hors-tout : 31,10 m
Tirant d’eau : 3,50 m
Données techniques d’Altair
Goélette aurique
Chantier de construction : William Fife & Son
. Année de construction : 1931.
Architecte : William Fife III. Matériau de la coque : Bois.
Longueur hors-tout : 39,60 m
Tirant d’eau : 4,20 m