Ils approchent. Les concurrents de la Panerai Transat Classique 2015 sont aux portes des Caraïbes. l’ETA est à lundi 19, dans la soirée (heure locale), pour Altair en tête qui voyait hier soir Amazon se rapprocher. L’arrivée par le Sud de la Martinique et la remontée vers la baie de Fort-de-France peuvent se montrer délicates à négocier. Et Adventuress n’attend qu’un faux pas pour venir se joindre à la danse. Derrière on trouve Argyll, Faïaoahé, Corto, The Blue Peter et Gweneven, bien alignés sur une ligne Nord Ouest-Sud Est.
Ils ont dit
:
Bruno Jourdren, Corto
Ici, tout se passe bien. Depuis aujourd’hui, nous avons des conditions superbes, 20 nœuds mollissant. Le soleil est de retour à plein temps. Les conditions sont désormais top pour envisager une stratégie et de la vraie régate. Il nous reste 900 milles d’ici l’arrivée. Quel bonheur ! Sinon, je vais vous raconter notre vrac d’il y a deux jours. C’était en début d’après-midi. Les conditions étaient bonnes, voire très bonnes pour de bonnes glissades entre 23 et 27 nœuds de vent et 9 et 12 nœuds de vitesse. Quand nous avons vu, devant nous, un bateau sous voiles. Interrogation à bord : mais de qui s’agit-il ? Les idées vont bon train, les versions les plus optimistes comme les plus pessimistes. Le vent continu à monter. Evidemment, nous le rattrapons et arrivons à sa hauteur. Il s’agissait tout simplement d’un catamaran de croisière de 60 pieds qui faisait route sous trois ris. Mais le vent monte à plus de 34 nœuds et nous décidons d’affaler le spi .Et là, vrac ENORME ! Et tout ça, environ deux cent mètres sous leur vent. Ils étaient tous sortis sur le pont et médusés de regarder une bande de cinglés, en plein milieu de l’Atlantique, naviguer sous spi comme lors d’un parcours banane. Nous sommes partis au lof en affalant et le temps d’un instant notre girouette anémomètre (en haut du mât, ndlr) nous a servi de speedomètre (sous la coque, ndlr), et vice versa. Après une dizaine de minutes, nous avons remis la machine à l’endroit, renvoyé notre grand génois et quitté le site au plus vite. Nous avions un peu trop chargé le toit de la 404 ! A très bientôt de toute l’équipe du Corto.
Jonathan Gagachian, Altair
Bonjour. Petit message de la part d’Altair et son équipage. Depuis hier soir, nous sommes sortis de cette zone un peu mouvementée dans laquelle nous avons essuyé quelques grains. Moins de vent donc, mais la mer est plus calme et cela nous a permis d’envoyer notre grand spi ! Nous avons donc un sacré paquet de centaines de m2 de toile en l’air et Altair glisse à bonne vitesse, dans la bonne direction… C’est agréable ! Nous sommes à moins de 500 miles de l’arrivée, le pont est sec et il fait chaud. Café glacé, crème solaire, shorts de bain, etc… Ça sent les Caraïbes ! Aujourd’hui, tout le monde à bord semble déterminé à me faire passer un excellent anniversaire, et ils y arrivent à merveille ! Fabuleux endroit, fabuleux voilier, fabuleux évènement, très bons repas et surtout fabuleuse équipe avec qui commencer cette 25ème année ! Ça fait bien plaisir, merci à tous ! Hier soir, extraordinaire rencontre : au coucher du soleil, deux orques se sont approchés pour venir surfer à environ une dizaine de mètres du bateau. Magnifiques animaux, une première pour la plupart d’entre nous. Grand, grand spectacle. Pour finir, petite photo d’équipage prise par Kara Browne, il y a quelques jours, lorsque le temps était encore un peu humide… Bonjour à toute la flotte, en espérant que tout se passe bien et plein de bonnes choses pour les quelques jours restant à savourer l’Atlantique !
Jeremiah Bailey, Adventuress
Chaque aube, jusqu’à ce jour, a connu un démarrage humide. Que ce soit à tendance frissonnante ou à tendance moite. Aujourd’hui, le pont était sec et l’air chaud nous apportait le parfum des bières fraîches d’une foule chaloupant sur le sable chaud au rythme du reggae des Caraïbes. Nous avons soif et nous en parlons. Derrière nous, la lune croissante se balance au-dessus de lourds et sombres nuages bouffis dont les silhouettes sont dessinées par les pâles rayons du soleil. Changement de voile pour ajouter des atours à notre Lady et changement de vêtements pour nous alléger de plusieurs couches. Une douche de rayons de soleil, un double subtil arc-en-ciel, un léger ralentissement dû aux îles droit devant, la peau hivernale qui tourne au rose sur son chemin de hâlage. Une paire de seaux d’eau de mer balancée en guise de douche. L’air sec, un bain de soleil et une petite sieste sur la plage arrière. Un plaisir comme une torture pour entraver la vitesse de notre bateau, avant une arrivée tonitruante à la Martinique. Mais pour l’instant, un doux balancement… […]
Rémy Gérin, Faïaoahé
Très joyeuse fête d’anniversaire hier soir (le 16, pour l’anniversaire de Lucie, ndlr). Très belle nuit où le bateau filait très vite, absence de lune, mais étoiles bien présentes pour tenir le cap, du touron* tout mou (toorrrontoomoo ?) pour accompagner le thé, et un concert privé des Rolling Stones pour accompagner le quart 1h-4h opéré en duo avec Philippe. 214 milles sur la route pour la journée d’hier. Mais journée pas du tout d’alizé aujourd’hui. Grains crachoteux qui mouillent, bascules de vent, bateau qui se traîne, même pas sur la route, bôme ballotée par la houle. Coryphène au bout de la ligne… qui casse : il paraît qu’ « elle était énorme » (au moins 5 témoins, dont 3 non engagés, j’ai envie de les croire). Bref, pas une journée à faire du bateau bien. Même le pain ne gonfle pas. Et un coucher de soleil satanique, genre les portes de l’enfer. Et depuis, votre bateau qui se retrouve à naviguer au près par moins de 10 nœuds… Mais votre équipage a le moral.