Puritan, la goélette à la coque d’acier sera bientôt centenaire. Mais sa vie s’est très tôt transformée en légende. La faute à l’histoire du monde dont elle fut un témoin un peu trop proche. A cause aussi de ses qualités marines qui ont réveillé bien des envieux et des amoureux. [À retrouver sur YACHTING Classique 88]
Puritan est l’une des goélettes des plus authentique encore à flot. Son parcours a fait d’elle un monument de la voile classique. Construite au chantier Electric Boat Company à Groton dans le Connecticut, elle a été dessinée par le talentueux John Alden en 1929.
Mais son histoire ne peut se résumer à un architecte, un chantier, un propriétaire. Pour la décrire il faudrait évoquer ces milliers de destins d’hommes et de femmes qui ont croisés son chemin et chacune des époques que le yacht a traversé. Et le cours de l’histoire.
Le nom « schonner » (goélette en anglais) a été imaginé au 17 ème siècle par les néerlandais « schonne » voulant dire « beau ». Et l’histoire de ces bateaux est intimement liée à celle des états-unis.
Avant que les moteurs ne dominent les océans, la goélette était alors le meilleur moyen de transport maritime en place. Au 18ème siècle la demande de poisson explose et pousse les poissonniers à vouloir rentrer plus vite au port. Le design de la goélette évolue alors. Ensuite, on connait l’histoire. Les américains se prennent aux jeux de la course et font construite les plus splendide goélette à l’image de la célèbre America qui ramena la fameuse coupe de Cowes aux USA. C’est cette victoire qui poussa les dandies à se lancer dans les commandes de la plupart d’entre elle comme Henriette ou Vesta.
Lorsque que John Gale Alden dessine Puritan en 1929 voilà déjà bien une dizaine d’années que l’architecte ne dessine plus de goélette. Toutefois, son commanditaire Adward Willard Brown est un ami…
Lancé en avril 1931 le yacht 435 – B devient Puritan.
Puritan, des proportions inédites
Ses proportions sont époustouflantes. Elle est imaginée pour être stable et confortable. Malgré ses généreuses dimensions sur le pont (102 pieds) contre 74 à la flottaison, ses lignes restent fines. Son tirant d’eau ajustable grâce à une dérive escamotable de 2, 75 m à 4,25 lui permet d’entrer dans de nombreux ports ou s’approcher des côtes.
Le succès est garanti. Son plan de voilure est singulier puisqu’à l’origine, étudié pour capter les vents plutôt musclés mais changeants de la nouvelle Angleterre. L’intérieur se voulait somptueux mais pas ostentatoire. Il est confié à un designer new-yorkais alors très renommé, Charles Woolsey Lyon.
Nous sommes en octobre 1929, le crash de Wall Street plonge les États Unis dans la torpeur. Alors que les chantiers navals souffrent encore des répercutions de la 1ère guerre mondiale et des conséquences du « Washington naval treaty » qui limite le nombre de constructions par chantier pour éviter une nouvelle guerre navale, ce jeudi noir est une nouvelle catastrophe pour le secteur. Les commandes s’annulent à tour de bras. Heureusement Brown venait de vendre sa société, il continue le travail entamé avec Brown. Ce quota de yachts est l’une des raisons du choix du chantier Electric Compagny qui n’avait jusqu’alors jamais construit de voilier ! Un choix qui s’est avéré excellent au regard de la qualité singulière du bateau. [la suite à retrouver sur YACHTING Classique 88]