ACTUALITÉ RÉGATE – La 14e édition de la Monaco Classic Week – La Belle Classe s’est terminée le 15 septembre 2019 avec la victoire de la goélette Puritan (1930), qui remporte le Trophée Monaco Classic Week.
Ce Trophée récompense l’unité la plus élégante et la mieux restaurée.
Le lauréat 2019 du Prix de la Restauration, est lui attribué à Ester, le petit côtre aurique suédois miraculé et de retour sur les plans d’eau, après 75 années passées par 52 mètres de fond.
Plus de 100 unités classiques, à voile et à moteur, dont une flotte exceptionnelle de 7 immenses goélettes de la International Schooner Association, étaient ainsi réunies dans la YCM Marina. 800 marins, armateurs, propriétaires et skippers, venus de 26 pays en assuraient les manœuvres pour proposer, sur terre comme sur mer, un spectacle rare et éblouissant d’élégance.
Monaco Classic Week : Ode à l’Amérique
C’est bien l’Amérique, si prolixe au milieu du siècle dernier en matière non seulement de yachts de course, mais aussi de canots à moteur, qui était cette semaine à l’honneur, à travers ses architectes emblématiques, Nathanael Herreshoff ou John Alden, ses canots motorisés en acajou, Chris Craft, mais aussi ses Yachts Clubs chargés d’histoires et de traditions, comme le Manhattan Yacht Club, embarqué pour le clin d’œil historique à bord de French Kiss, son vainqueur lors de la Coupe de l’America 1987, et le Nantucket Yacht Club dont les membres naviguaient sur Comet. Invité exceptionnel, parfaitement dans le ton de la thématique de cette édition exceptionnelle, le grand yacht à vapeur de 79 mètres, le SS Delphine, lancé en 1921 par la famille Dodge, a ravi curieux et visiteurs par ses lignes inaltérables à l’incontestable charme désuet.
Parmi les nouveaux venus de la Monaco Classic Week : Atlantic, la célèbre goélette de 66 mètres du New York Yacht Club qui avait établi en 1905 le meilleur temps sur la traversée de l’océan Atlantique, en 12 jours, 4 heures 1 min et 19 secondes.
Il faudra attendre le 1er août 1980 pour que Eric Tabarly améliore ce temps de référence sur ce parcours de 2 925 milles.
Ester prix de la Restauration 2019
Ester à Monaco, c’est l’histoire d’une exceptionnelle résurrection d’un cotre aurique en son temps révolutionnaire à bien des égards. C’est en 1901 que le Suédois Gunnar Hellgren reçoit mission de dessiner un voilier capable de gagner la Tivoli Cup.
Le résultat de ses cogitations est à la fois unique par ses nombreuses innovations, et magnifique d’élégance. Une décennie de succès fracassants va venir couronner un bateau loué par certain comme le plus beau voilier au monde !
Ester disparaît des radars après 1915, pour ne réapparaître qu’en 1935. Elle brille encore à Ulvoen en 1937, avant de connaître la plus dramatique des destins. Un feu se déclare à bord fin 1937. Le voilier endommagé est remorqué vers Ornskoldsvik, mais coule devant Normanön.
Ce n’est qu’en 2012 que le Suédois Per Hellgren réussit à localiser l’épave au sonar. Bo Ericsson entre alors dans la danse. Habitant de Gullvicksfjarden, proche de Noemanön, il se prend d’une inextinguible passion pour cette histoire, et n’aura de cesse de consacrer temps, passion et argent jusqu’au moment où Ester émergera des flots en 2016.
Débute une incroyable histoire de reconstruction, dont l’éclatant résultat mérite grandement ce Prix de la Restauration.
Très ému Bo Ericsson, l’un des propriétaires du bateau explique :
Je m’étais dit en 2012 quelle émotion ce serait de faire naviguer Ester à la Monaco Classic Week. 7 ans après, ce rêve est devenu réalité. Nous avons réuni autour de cette rénovation la crème des techniciens internationaux, pour la coque, les membrures, le gréement, les voiles. Bien sûr, une grande partie du bateau a dû être reconstruite en pin de Suède et en épicéa. Mais grâce à une documentation très précise retrouvée en Suède, nous avons suivi à la lettre les détails de la construction originale. Cela a été une aventure fantastique. Le résultat dépasse nos espérances les plus folles…
Le prix de l’élégance pour les canots à moteur a été décerné à Miss Nancy, tandis que le cotre aurique de 1905 Oriole (Herreshoff), recevait le prix d’élégance chez les voiliers. Le coup de cœur du jury est cette année, allé au yawl Bermudien de 1938 Mariella (Mylne), séduit par la personnalité et la passion de son armateur Carlo Falcone. (Communiqué de presse)
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