Fortune de Mer: démâtage
Faïaoahé a démâté au large de l’Uruguay, le 21 mars 2016. Ce monocoque esprit de tradition, coque alu (Plans Ribadeau Dumas 2006) venait de traverser le Pacifique (de Tahiti au cap-Horn) sur les traces de Bernard Moitessier (voir article complet dans le numéro 68 de Yachting Classique). C’est en remontant l’Atlantique Sud que s’est produit l’accident. Rémy Gérin, le propriétaire raconte.
Quelle idée aussi d’aller se frotter aux mers du Sud avec un bateau classique ne manqueront pas de dire certains. Faïaoahé, côtre « esprit de tradition » à coque aluminium a écumé les régates classiques de méditerranée avant de prendre le large en 2015 à l’occasion de la Panerai Transat Classique. Mais au lieu de revenir en France benoîtement par les Açores (comme en 2010 à sa première participation), l’équipage va continuer sa route. Direction le Pacifique via le canal de Panama. Arrivés à Tahiti , ils décidèrent de suivre les traces du navigateur légendaire Bernard Moitessier, en direction du Cap Horn.( Voir YC 68). Une belle aventure, une belle navigation, un bel hommage à l’homme de la longue route avec une arrivée à Ushuaia le 14 janvier dernier.
Jeudi 10 mars dernier, Faïaoahé largue alors les amarres pour remonter vers le Brésil.
Après un deuxième passage sportif du Cap Horn, on ne s’en lasse pas, Rémy Gérin et son équipage remontent l’Atlantique Sud où alternent vents soutenus ( 25 /40 nœuds) et – quelques- moments plus cool. Le 20 mars, à la dixième journée de navigation, une ferrure de tête de mat casse, libérant brutalement le pataras.
Il était 12 h 45 heure du bord. Vent 20-25kn, bateau navigant sous GV 3ris + trinquette +1/3 Yankee dans une mer formée, sans plus, mais courte et hachée. Navigation au près, à 50° du vent apparent, route sur Rio, équipage dans le cockpit, pâle soleil, bonne fenêtre météo sur les 72 heures. Un claquement sec en tête de mât, le pataras qui se défile immédiatement et, dans les 5 à 7 secondes, avant même d’avoir pu chercher à alléger la tension, le mât qui casse net au-dessus des premières barres de flèche puis, doucement, s’inverse sous le vent, le segment blessé retenu par les seules drisses courant à l’intérieur du mât, formant ainsi cathédrale avec nos deux voiles d’avant éventrées et désormais baignant l’Atlantique Sud.
RETROUVEZ LA SUITE DE L’ARTICLE, DANS LE NUMÉRO 69 DE YACHTING CLASSIQUE, ACTUELLEMENT EN KIOSQUE.