J -2 avant le départ de la Panerai Transat Classique 2015 ! Les voiliers présents à Marina Lanzarote aux Canaries font l’objet de soins attentifs de la part des équipages qui se regroupent au fil des heures en fonction des arrivées des avions.
Les dernières prévisions météo sont plutôt rassurantes pour les équipages engagés dans la Transat Classique. Le départ devrait être donné par 15 nœuds de vent de secteur Nord Est, température : 20 degrés.
Samedi dernier, premier jour officiel de course, les marins ont eu le plaisir de se voir offrir un large panier de fruits et légumes, petit avant-goût des douceurs de l’île et le meilleur moyen de tester la qualité des produits avant de penser à son avitaillement. Après le rapide interlude de cette pause gustative, les marins se sont remis à l’ouvrage… et les travaux ne manquent pas. Comme le souligne Olivier Pécoux, armateur d’Amazon (Plan Stephens) et découvrant les exigences de la compétition, « plus les jours avancent vers le départ, plus la « to do list » s’allonge. Dès que l’on barre une ligne, on en rajoute deux. » Sur Adventuress, (Plan Fife) où l’armateur et le capitaine prônent l’art de la navigation à l’ancienne, Connor, l’un des jeunes équipiers du bord, prépare les protections qui seront placées le long des barres de flèche pour éviter l’usure des voiles aux allures portantes : des mètres de bout en fibres naturelles qu’il a fallu « détoronner » avant de les couper en tronçons de 30 cm et les nouer sur des fils qu’il faudra placer dans la mâture à 15 m du pont.
Desiderata, arrivé fin octobre aux Canaries, a rejoint ses camarades, mais néanmoins adversaires, au cœur de la marina. Ce plan Alden, construit en 1975 sur les mêmes plans que Malabar XIII (1945), le bateau personnel de l’architecte américain, affichent un nombre impressionnant de milles avec des périples l’ayant conduit en Australie, à l’île Maurice, où son actuel propriétaire Stuart Armstrong – 13 transatlantiques à son actif – est tombé sous son charme, avant de rejoindre l’Afrique du Sud, le Brésil et de réaliser quelques allers et retours entre les Caraïbes et l’Europe. On le voit, le grand large ne lui fait pas peur et, si ses intérieurs conçus à l’origine pour la course ont perdu leur côté spartiate pour plus de confort, Desiderata se montre toujours véloce.
Fraîchement débarqué, une partie de l’équipage d’Argyll, plan Stephens de 1948, a commencé par nettoyer le sable, venu autant des déserts africains que des champs de lave de l’île, qui s’est déposé sur le pont : une première prise de repossession du bateau pour Alexis Bordessoule, Emmanuel Fontaine et Laurence Ramès après le convoyage quelques semaines plus tôt. Encore seul sur Vagabundo II, plan German Frers Sr de 1945, Robbie Fabre, son propriétaire, ne reste pas inactif et a déjà commencé à bricoler ou à embarquer les litres d’eau nécessaires à la traversée : lorsqu’il n’y a pas de dessalinisateur à bord, il faut parvenir à stocker des dizaines et des dizaines de bouteilles. Un – pas si petit – handicap en terme de place et de poids embarqué.
Tous les concurrents sont donc rassemblés à Marina Lanzarote. Tous ou presque… Corto s’est réfugié à Puerto Calero, l’autre marina du Groupe Calero à Lanzarote, pour un dernier chantier d’avant course. Il faut aussi regretter les défections de dernière minute, pour des raisons techniques, de Jagiellonia et de Mahana.